Au GAEC des Veys, à Bourg Saint Maurice en Haute Tarentaise, on a attendu jusqu’au dernier moment, profitant encore d’un début d’automne clément. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et après presque 5 mois passés en alpage, il est temps pour Chantal, son fils Louis et Julien, les 3 associés du GAEC, de ramener leurs belles en vallée.
Une fois la dernière traite en altitude effectuée, il faut tout d’abord descendre la machine à traire, et ce n’est pas une mince affaire dans les virages en épingle de la vallée des Veys ! 2h plus tard, il est temps pour nos producteurs et la petite équipe venue en renfort de remonter pour escorter le troupeau vers ses quartiers d’hiver.
Les 72 vaches du GAEC, principalement tarines, sont désormais au plus bas de l’alpage, à 1600m d’altitude. Durant les 5 mois passés au cœur de la haute montagne, elles ont pu pâturer jusqu’à 2400m.
Une chose est sûre : elles savent que leur démontagnée a lieu aujourd’hui ! Elles attendent leurs éleveurs de pied ferme, impatientes de retrouver l’herbe verte en plaine. C’est ainsi que le troupeau se met en marche, dans un bon rythme, avec la cascade de Beaupré en arrière-plan.
Rapidement, les hameaux de Préfumet et de Versoye sont traversés, créant l’animation pour les quelques habitants et passants présents en ce samedi ensoleillé. Le mont Miravidi, frontière vers l’Italie, s’éloigne progressivement, au fur et à mesure que les vaches progressent dans la descente. Les plus intrépides tentent même de couper les virages par des raccourcies pentus, de quoi leur rappeler leur été sur les versants escarpés de la vallée des Veys. Sur le parcours, le troupeau s’arrête pour discuter avec d’autres génisses ou veaux qui profitent aussi de l’herbe de cet endroit préservé, et dont la descente est prévue un petit peu plus tard.
Le soleil accompagne vaches et humains pour cet événement majeur dans l’année des producteurs, rendant les paysages automnaux d’autant plus majestueux. Le son des cloches rejoint finalement la route départementale au niveau de la source de Bonneval-les-Bains. L’allure soutenue adoptée par le groupe crée une atmosphère moite en arrivant dans la fraicheur de la vallée, avec une vapeur épaisse qui s’échappe des bovins.
La route continue, et il faut désormais la partager : voitures, motos ou encore vélos, tous s’arrêtent et observent, souriants, et immortalisent le passage des vaches.
Finalement, la ville de Bourg Saint Maurice se dessine petit à petit : les bâtiments se rapprochent, et la voie empruntée par le cortège surplombe même le pré qui n’attend plus que le reste du troupeau, déjà occupé par quelques vaches redescendues plus tôt en bétaillère. Une fois le panneau d’entrée dans la ville dépassé, un dernier virage sur la gauche et les 72 tarines et abondances peuvent à nouveau plonger la tête dans l’herbe verte qui les a attendues tout l’été ! La descente s’est déroulée sans accroc, et toute l’équipe qui a accompagné le troupeau profite également d’une récompense avec un petit encas et un verre, sans oublier un bon morceau de Beaufort !
Les vaches passeront encore quelques semaines en extérieur avant de regagner l’étable, d’abord pour la nuit, puis intégralement pour l’hiver d’ici 1 mois. Pendant ce temps, l’alpage se régénèrera pour las accueillir à nouveau à la fin du mois de mai l’année prochaine.
Ce cycle, répété chaque année, permet aux producteurs et à leurs vaches de profiter au mieux de ce que la nature a à leur offrir, tout en la respectant et en garantissant un lait de qualité pour la fabrication du Beaufort ! Où que le troupeau soit localisé, le lait du GAEC des Veys est livré toute l’année à la coopérative laitière de Haute Tarentaise, basée à Bourg Saint Maurice.